Dix fausses idées concernant les Sénégalais de l’étranger !
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Sur fond d’incompréhensions mutuelles et parfois d’aigreurs, les préjugés véhiculés au Sénégal visant les Sénégalais de l’étranger sont nombreux et bien ancrés ! Nous partageons ci-dessous quelques aprioris les plus courants et autres contre-vérités qu’il est temps de signaler en vue de relations apaisées…
- N°1 : « Ils sont à peine deux millions et vivent principalement en France et en Europe»
- N°2 : « Ils sont principalement Mourides ou Peuls ! »
- N°3 : «A part quelques success stories, ils sont chômeurs ou vendeurs de rue »
- N°4 : « Ils sont trop occidentalisés ! »
- N°5 : « A part aider leur famille, ils n’apportent pas grand-chose ! »
- N°6 : « Ils sont déphasés par rapport aux réalités du pays…ils se croient supérieurs ! »
- N°7 : « Ils sont trop radicaux et ne veulent pas le bien du Sénégal »
- N°8 : « Ils ne viennent qu’en été »
- N°9 : « La deuxième et troisième génération, ce sont tous des racailles ! »
- N°10 : « Quand ils rentrent chez eux, ils nous oublient ! »
- N°11 : "Ils payent des fortunes en frais de transfert d'argent pour leurs proches"
N°1 : « Ils sont à peine deux millions et vivent principalement en France et en Europe»
FAUX !
Les statistiques données par les autorités sénégalaises recensent les Sénégalais inscrits dans les consulats à l’étranger. Or, selon les pays, entre 10 et 90 % des Sénégalais ne sont pas immatriculés dans leur consulat. C’est particulièrement le cas de ceux de la 2ème et 3ème génération, des enfants de parents mixtes, des sans-papiers…Vu que 70% de la diaspora est basée dans les pays limitrophes et ailleurs en Afrique, il est extrêmement compliqué de les comptabiliser précisément !
Contrairement aux Maliens ou Ivoiriens, les Sénégalais ne se sont pas fixés exclusivement dans les pays francophones (France, Belgique, Canada, Mali, Gabon, Maroc …) ! A l’affut des opportunités là où elles se trouvent, la diaspora est présente dans une soixantaine de pays (USA, Italie, Espagne, Gambie,…) et parmi les destinations les plus « exotiques » : Finlande, Suède, Russie, Australie, Chine…
N°2 : « Ils sont principalement Mourides ou Peuls ! »
FAUX !
Si les « Mourides », commerçants par nature, sont fortement implantés dans les grandes métropoles (Paris, New-York, Milan…) et leur contribution aux transferts financiers et œuvres philanthropiques est appréciable, la diaspora sénégalaise rassemble avec le temps toutes les régions, ethnies et confréries qui constituent le socle du Sénégal. Historiquement, les premiers à avoir émigré vers l’Europe sont les mandjaks, soninkés et peuls avant d’être rejoints plus tard par les wolofs. Et cette diversité est aujourd’hui bien visible au travers des nombreuses associations de la diaspora.
N°3 : «A part quelques success stories, ils sont chômeurs ou vendeurs de rue »
FAUX !
Comme au Sénégal, on trouve aussi bien des demandeurs d’emplois que des multimillionnaires. Dans la communauté, on recense dix groupes sociaux différents, de l’étudiant à l’homme d’affaires en passant par le sans-papier. Historiquement, les ouvriers et employés représentent encore 70 % de la communauté, mais ce chiffre tend à baisser avec l’influence de la 2ème et 3ème génération beaucoup plus qualifiées et les étudiants. Dans certains pays (USA, Canada, UK …), les cadres sont même majoritaires. A contrario, la communauté la plus précaire socialement (ouvriers, employés, sans emplois, commerçants informels…) se trouve en Italie et en Afrique.
N°4 : « Ils sont trop occidentalisés ! »
FAUX !
Toutes les études et observations sur la diaspora sénégalaise en Europe montrent au contraire un attachement fort au patrimoine culturel d’origine et au respect des traditions. Pour preuve, les trop rares manifestations culturelles sénégalaises organisées en Europe ou aux USA sont prises d’assaut. Idem pour les fêtes religieuses et autres pèlerinages au Sénégal ! En revanche, il est vrai qu’il y a une attention particulière à porter à la 2eme et 3eme génération (qui représentent selon le pays 20 à 40% de la communauté). A l’instar d’autres pays (Malte, Ghana, Liban…), l’Etat du Sénégal doit développer de nouvelles offres en tourisme mémoriel (excusions, apprentissage du dialecte ou du patrimoine culinaire…) destiné à satisfaire les nombreux besoins identitaires de ces jeunes et de leurs parents.
N°5 : « A part aider leur famille, ils n’apportent pas grand-chose ! »
FAUX !
Les Sénégalais de l’étranger sont d’abord solidaires de leurs familles à qui ils envoient plus de 2 milliards d’euros par an. A cette manne, il faut ajouter les sommes dépensées pendant les vacances au pays, une grande part du chiffre d’affaires de certaines grandes sociétés (banques, assurances, opérateurs télécoms, compagnie aérienne, immobilier, professionnels de la santé…), les entreprises créés au Sénégal et les produits sénégalais qu’ils consomment à l’étranger (agroalimentaire, artisanat, textile…).
Les Sénégalais de l’extérieur ont montré avec le temps qu’ils étaient un partenaire stratégique et fiable dans le développement économique et humain du Sénégal. S’ils mènent relativement peu de projets au Sénégal, c’est qu’ils n’en ont pas les moyens ou manquent d’idées et de garanties ! A l’Etat sénégalais de s’employer à rendre toutes les conditions fertiles aux nombreux fruits de la diaspora : investissements, compétences, épargne, soutien à l’export, engagement citoyen, développement humain et culturel, tourisme, philanthropie, réseaux influence… ?
N°6 : « Ils sont déphasés par rapport aux réalités du pays…ils se croient supérieurs ! »
FAUX !
Ils sont les premiers soutiens financiers de leur famille restée au pays avec qui ils sont en contact quasi quotidiennement via les réseaux sociaux et les messageries. Ils sont par ailleurs très connectés aux médias nationaux. S’ils sont bien imprégnés des réalités économiques et sociales qui frappent leur famille, certains peuvent faire preuve d’un manque de tacts dans leurs contributions citoyennes au développement du pays. Ce qui peut être perçu comme de la condescendance est au fond une marque de leur patriotisme engagé et de leur impatience à vouloir améliorer les choses.
N°7 : « Ils sont trop radicaux et ne veulent pas le bien du Sénégal »
FAUX !
Les Sénégalais qui vivent dans des démocraties d’Europe et d’Amérique sont habitués à un haut niveau de liberté d’expression. Par l’importance de leurs transferts financiers adressés au pays, ils contribuent substantiellement à la stabilisation du Sénégal et aspirent en retour à la reconnaissance de leur droit d’opinion critique ! Dans leur fond, ils se sentent très liés au pays d’origine et aspirent à voir celui-ci, accélérer sur le plan économique et humain pour le bien de leurs familles… et aussi créer les conditions favorables de leur retour définitif au Sénégal.
N°8 : « Ils ne viennent qu’en été »
FAUX !
L’été et le « Tabaski » représentent moins de 50 % des flux d’entrées annuels des Sénégalais de l’étranger. C’est une réalité : à l’occasion des fêtes de fin d’année, des grands pèlerinages (Magal…), la diaspora est massivement présente. Vu que que plus de 90% de la diaspora est localisée en Europe et dans la région africaine donc à moins de 5 heures d’avion du Sénégal, ils se rendent au pays tout au long de l’année et rentreraient davantage si les prix des billets d’avion étaient moins élevés.
N°9 : « La deuxième et troisième génération, ce sont tous des racailles ! »
FAUX !
Même s’il y a quelques brebis galeuses parmi eux, qui ne comprennent et ne respectent pas leurs deux pays, la très grande majorité des jeunes de la deuxième et troisième génération viennent au Sénégal pour renouer sincèrement avec leurs racines. Malheureusement, c’est le parti pris malsain des médias en Europe (France, Italie, Espagne…) de braquer les projecteurs sur quelques dizaines de délinquants d’origine sénégalaise plutôt que l’immense majorité qui vit respectueusement et y réussit. L’empreinte des Sénégalais dans le sport, la culture, l’enseignement et la recherche, la finance, les nouvelles technologies… ne sont plus à démontrer.
N°10 : « Quand ils rentrent chez eux, ils nous oublient ! »
FAUX !
Une fois retournés chez eux, les Sénégalais de l’étranger maintiennent le contact avec leur famille et le pays. Pour preuve, en France, Espagne et en Italie, le Sénégal figure dans les premières destinations télécoms et en transferts d’argent. Les médias sénégalais sont très suivis, particulièrement sur le Web. Les produits marocains (alimentaires, artisanat…) achetés à l’étranger le sont très majoritairement par la diaspora. Et les artistes sénégalais qui se produisent à l’étranger font salle comble…